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Parvati, performance #11 sur le MUR de Mouans-Sartoux

L’artiste chalonnaise Parvati a réalisé fin septembre une remarquable performance sur le MUR de Mouans-Sartoux
Alors que la tempête Alex nous obligeait à annuler l’inauguration, elle a accepté de répondre à quelques questions. 

Parvati Collage
Parvati collant les pages d'un vieux dictionnaire de latin sur le MUR de Mouans-Sartoux ©Guillaume Bercaud

Peux-tu nous parler de ton parcours ?

« Je dessine depuis toute petite mais je n’ai pas fait de formation artistique en particulier. J’ai commencé à exposer il y a 7 ou 8 ans et je suis allée vers la rue un an plus tard (…) Et pourquoi la rue ? 
La rue parce que cela a été une évidence à partir du moment où j’ai essayé et j’ai tout de suite eu un coup de cœur avec les murs pour le format, le travail avec la matière … et du fait que cela se passe dans l’espace public : c’est accessible à tout le monde même sans connaissance artistique et sans avoir à pousser la porte d’un musée. 
C’est cet aspect démocratique de l’art qui m’a paru évident. »

Parle-nous de ta technique.

“J’utilise essentiellement la peinture acrylique et travaille beaucoup au pinceau, un peu de spray aussi sur les murs notamment pour travailler au pochoir avec des motifs inspirés de l’artisanat de l’Inde du Sud parce que je suis à moitié indienne. J’y associe souvent le collage et systématiquement quand c’est en sauvage dans la rue : je peins sur papier en atelier, je découpe et ensuite je colle. Dans tous les cas, même sur les plus grands murs et parce que j’ai un lien assez fort avec le papier, j’aime  l’intégrer. Je travaille d’après des photos que je prends moi-même en faisant poser des modèles: le processus créatif démarre à ce moment là. Je travaille ensuite les photos sur ordinateur pour en faire un photomontage et voir si l’assemblage avec la tête d’oiseau fonctionne. L’impression de ce photomontage me sert ensuite de référence quand je peins.”

Parvati en plein collage sur la fresque
Le public apprécie de voir travailler Parvati ©Guillaume Bercaud
Parvati

Peux-tu nous en dire plus sur ton univers ?

« Je peins uniquement des humains à tête d’oiseau. À l’origine, il s’agit de faire un parallèle entre les oiseaux migrateurs et les migrants : c’est une cause qui me touche beaucoup. Les oiseaux migrateurs n’ont pas conscience des frontières. Ils ont la possibilité de passer d’un pays à un autre alors que pour les humains qui viennent de pays pauvres ou en guerre, c’est souvent très complexe. C’était donc un prétexte au départ pour amener une une place symbolique aux migrants comme passants parmi les passants au milieu de notre société et petit à petit, ces oiseaux anthropomorphes sont devenus un peu mon peuple. Je travailleseulement avec cette thématique avec une volonté de toujours représenter des oiseaux qui existent avec une certaine rigueur scientifique »

Qu'est-ce qui t'inspire ?

« Je suis très inspirée par la nature. Je suis née en Amazonie donc dans un espace où la nature est extrêmement présente. Il y a très souvent du végétal dans mon travail au-delà des oiseaux.
Mais je suis aussi inspirée par l’énergie que dégagent mes modèles quand je les fais poser par ce que leur corps et leur personnalité racontent. 
Je suis également inspirée par des petites choses  de la vie quotidienne et par mes rêves dans lesquels je viens piocher des éléments pour les représenter dans mes peintures. »

Parvati peignant des herbes hautes sur sa fresque

Et ta fresque sur le MUR de Mouans-Sartoux ?

Fresque terminée
L'œuvre de Parvati terminée ©Guillaume Bercaud

« Sur cette fresque j’ai collé des pages de livre en fond qui sont les pages d’un vieux dictionnaire pour sa texture, ses pages jaunies d’un livre qui a vécu, d’un livre que j’ai sauvé d’une mort certaine.
En représentant cette femme à tête de rouge-gorge allongée dans l’herbe en train de lire; j’avais envie de parler de ces moments de détente et de temps assez longs qui sont associés à la lecture et en particulier dans cette ambiance bucolique allongé dans l’herbe. Pour moi, c’est aussi le dernier mur de la saison : c’est aussi représenter cette ambiance encore estivale avec des couleurs assez automnales. C’est un hommage à à la fin de l’été et au début de l’automne, à ces derniers moments bucoliques et évidemment c’était aussi en lien avec le festival du livre de Mouans-Sartoux qui malheureusement a dû être annulé. »

Des projets ?

« D’abord, il y a une apparition avec une collab’ dans la prochaine exposition-solo de Ardif à Düsseldorf . 
Il y a aussi pas mal d’expositions collectives à Paris, également plusieurs projets avec l’association Arts Murs et quelques projets en début d’année prochaine qui arrivent à Lyon : ça fait un moment que je n’y avais pas exposé et je suis très contente d’y retourner. »

Parvati sur les réseaux sociaux : Instagram // Facebook

Parvati – Propos recueillis le 02/10/2020 par Barbara Sesma

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