C’est au coeur du village médiéval de Grimaud dans le Var (83) que se déroule actuellement la première édition du festival Street-Art « Grimaud Art Urbain » (du 25 juillet au 29 août 2020).
A quelques kilomètres de Saint-Tropez, ce charmant village provençal bénéficie d’un magnifique patrimoine architectural protégé.
Alain Benedetto, maire de Grimaud, a fait le pari de trouver une solution pour faire cohabiter site classé et street-art et a invité plusieurs artistes urbains à réaliser des collages sur des installations mais aussi directement sur les murs pour faire découvrir l’art sous toutes ses formes.
C’est ainsi que fin juillet, la petite cité s’est vu envahie par différents collages. D’abord sur des installations comme c’est le cas pour Crey132 et Madame puis sur les murs avec les œuvres de Ender, Philippe Hérard, Ardif et le duo Codex Urbanus – Dark Snoopy.
Enfin, le 4 août, Jo Di Bona est venu lui aussi réaliser une performance live à Grimaud.
Il n’en a pas fallu plus pour motiver une partie de l’équipe associative à passer une belle journée pour découvrir les différentes créations de ce festival orchestré artistiquement par Françoise Rosenpick.
« Ce projet est né de plusieurs rencontres, et, en premier, notre coup de cœur il y a 12 ans pour le village de Grimaud.
La deuxième rencontre a été celle du street-art et de ses artistes.
La dernière rencontre a été celle de monsieur Benedetto, maire de Grimaud, qui nous a fait part de sa volonté de ramener l’art et les artistes au cœur du village. Lorsqu’il nous a contactés à la fin du confinement pour organiser une exposition dans les rues du village. Séduits par l’audace de son idée et le fait qu’il nous a donné carte blanche, nous avons accepté de relever le défi malgré le délai très court. » Françoise Rosenpick
« Une expérience géniale d’autant que le Festival s’est monté en très peu de temps. C’était fou de pouvoir intervenir en tant que street-artiste dans un village classé. » Ardif
Ardif, street-artiste parisien connu pour ses collages de « Mechanimals » (animaux composés pour moitié d’éléments mécaniques architecturaux) et dont certains se souviennent peut être du passage sur le MUR de Mouans-Sartoux, a réalisé une série de trois collages : une hirondelle, un quetzal-coalt et une antilope.
Comme toujours, cette faune urbaine nous interpelle sur l’impact de l’artificialisation de la nature et sur l’instinct sauvage et primitif à retrouver dans notre vie urbaine.
« On espère que l’année prochaine, le festival se reproduira en intégrant de nouveaux artistes : le festival d’art urbain de Grimaud est assez exceptionnel ! » Ardif
Codex Urbanus est intervenu au Festival Grimaud Art Urbain avec Dark Snoopy : chacun pratique un art totalement différent qu’ils ont su très esthétiquement marier entre eux.
Dark Snoopy a développé son art autour des différentes calligraphies, alphabets, la gothique, l’onciale, le cyrillique, le katana (…) en les fusionnant pour créer son propre moyen d’expression.
Codex Urbanus a quant à lui imaginé tout un bestiaire d’animaux fantastiques qu’il dessine sur les murs en les accompagnant de leur nom savant en latin.
« J’ai beaucoup aimé ce festival à Grimaud. Les organisateurs m’ont contacté notamment par rapport à mon livre « Pourquoi l’Art est dans la rue ? » qu’ils ont apprécié avec pour objectif de me faire intervenir avec Dark Snoopy suite à une première exposition en duo.
Le village de Grimaud est classé et on ne peut pas dessiner sur les murs. J’ai très peu l’habitude du collage et le fait de pouvoir travailler avec Dark qui en a l’habitude était assez cool. Nous avons donc créé plusieurs créatures avec de la calligraphie que nous avons collé à plusieurs endroits dans Grimaud. A cause de la chaleur et des crépis du sud, nous avons eu quelques soucis techniques ce qui nous a amené à improviser la réalisation un mur en dessin direct : c’était assez chic.
Les gens étaient très accueillants et venaient nous voir et nous parler : c’était surprenant. Quant au line-up, il était dantesque pour une première de festival avec la participation de Madame, Ardif, Jo Di Bona, Crey132, Philippe Hérard, Ender … « Codex Urbanus
En plus d’Ardif, de Codex Urbanus et de Dark Snoopy, nous vous proposons un tour complet des artistes qui ont composé le line-up de cette première !
Crey 132 est issu du mouvement hip hop et graffiti : la bombe aérosol est son ADN. Artiste engagé dans la Société, il s’investit personnellement avec Emmaüs pour organiser des ateliers avec les enfants.
Madame est une comédienne et scénographe qui s’est très vite dirigée vers les arts plastiques, la sculpture, la peinture et le collage. Elle utilise des matériaux d’époque, déconstruit les images du passé pour construire les messages d’aujourd’hui.
Philippe Hérard investi depuis 2008 les murs de la capitale en y déclinant son univers puis en France et à l’étranger.
Ses personnages déambulent entre façades et cimaises à la fois témoins et acteurs d’une comédie humaine, entre drame annoncé et dérision voilée.
Ender intègre depuis 2009 ses pochoirs dans le tissu urbain. On retrouve beaucoup son travail dans le quartier des Halle/Beaubourg à Paris mais aussi dans de nombreuses grandes villes européennes.
Son travail se veut à l’échelle humaine, à portée de regard.
Enfin, Jo Di Bona est une figure emblématique de la scène street-art. Il a créé sa propre technique : le Pop Graffiti où il associe collage, culture pop et influences du graffiti.
Dans chacune de ses œuvres (ici Sœur Emmanuelle), Jo Di Bona rend hommage aux personnalités et personnages de l’histoire qui le touchent.
Jo a la particularité de siéger aux Nations-Unies à New York et de faire partie des 50 artistes mondiaux représentés dans le Guide de l’Art Contemporain Urbain 2019/2020 de Graffiti Art Magazine.
Toute l’équipe associative félicite la mairie, les organisateurs et les artistes pour cette première très réussie.